52 Portraits
« Chacun porte en lui une histoire. Une raison simple de faire des rencontres. »
Didier est un père de famille (très très) investi. Instituteur et éducateur de formation, il travaille avec son épouse dans la pharmacie familiale.
Il a toujours vécu à Bertrix. Plus jeune, il a étudié l’électro-mécanique et l’automation. Une fois sorti, il est entré à l’armée et a professé comme officier dans le génie pendant sept années. S’en est suivi des cours du soir pour être éducateur et une année à l’interna de Carlsbourg. Didier retourne sur les bancs de l’école normale pour se former à la profession d’instituteur. Il rencontre durant ce laps de temps son épouse. Ce jeune couple s’installe alors dans les Ardennes. Didier prend la décision de rester comme père au foyer : « On a fait le choix de rester en famille à la maison. J’ai aidé ma femme pour la partie administrative et je m’occupais aussi de nos enfants. Ces derniers ont eu l’opportunité, pendant l’école maternelle et l’école primaire, de revenir pour diner chaud avec papa et maman tous les midis. Peu ont cette chance là. On en a profité pleinement. »
Didier est donc un père moderne avant l’heure (puisque ce n’était pas la norme il y a quelques années). Il me dit, sourire aux lèvres : « J’ai toujours une pensée quand je vois un papa qui donne un biberon, car j’en ai moi-même donné quelques uns. C’est vraiment un moment privilégié dont il faut profiter. Le bonheur, ce sont toutes les petites choses de la vie avec les gens proches. »
Plus je lui parle, plus je vois un homme totalement investi dans sa famille. « Ma femme me tire vers le haut. On se soutient mutuellement. On a la même vision de l’éducation, ce qui facilite le parcours de vie. On est pas d’accord sur tout, alors on trouve des compromis. »
Les petites choses de la vie qui nous font se sentir bien. Ces plaisirs simples. « Une promenade en forêt peut être un moment extraordinaire, là où d’autres pensent qu’il faut aller aux sports d’hiver ou prendre l’avion pour aller loin. On a de la chance d’être là où on est, au milieu de la nature. » Je lui demande, un peu à mon habitude, ce qu’il conseillerait aux lecteurs de ces/ses mots : « Se promener en montagne l’été. C’est un résumé de la vie. On peut le faire à tous les âges et quelque soit la difficulté on voit des paysages superbes à la portée de tout le monde. On peut dormir en refuge, faire des aller-retours sur une journée. On y rencontre des gens simples conscients que pour découvrir un bel endroit il faut donner de soi-même. À la fin d’une journée de montage, on est toujours content, on en retire quelque chose de positif. C’est une école de vie. »
Didier me dit que chacun trouve un jour sa voie. « J’ai parfois moi-même des pointes de regrets de ne pas avoir essayé ceci ou cela. Je me demande ce qu’il en aurait été si je l’avais fait. Et puis, je me dis que si mes choix avaient été autres, je n’aurais pas connu telle ou telle personne et tout aurait été différent. Je prends alors les événements tels qu’ils ont été. »
Et de clôturer en me citant une maxime caractéristique de sa philosophie de vie :
Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles. [William Arthur Ward]
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