52 Portraits

« Chacun porte en lui une histoire. Une raison simple de faire des rencontres. »

Caniche est une figure emblématique de Namur, particulièrement du folklore estudiantin namurois.

Je me suis souvent demandé qui était cet homme arborant toujours, malgré un âge certain, une calotte et qui, depuis mon enfance, traversait les décennies au rythme de cette ville que j’ai tant de fois arpentée. Je lui demande alors comment le présenter : « On me surnomme caniche. Et je ne donnerai pas mon vrai prénom. On me connaît sous ce nom là. »

« Moi, me confie-t-il, je suis heureux quand je peux rendre les gens heureux. » Comment faire dès lors pour propager ce bonheur ? « En aidant, en conseillant. Et que ces personnes réagissent alors en fonction. Tu sais, j’ai passé une bonne partie de ma vie aux facultés. J’y ai travaillé dix-sept ans au service logement. Je suis maintenant pensionné, mais je fais encore quelques petites activités. » Alors, quels conseils donner à un étudiant ? « Foncer, aller de l’avant. Se renseigner. Et quand un jeune a fini ses études, foncer pour trouver du boulot le plus vite possible. »

Caniche est donc pensionné, moment symbolique d’une vie. Comment cela peut-il résonner, surtout lorsqu’on a baigné dans un univers où l’on se projette (le monde estudiantin), où l’on démarre seulement les « choses sérieuses » ? « J’ai été jusqu’au bout. C’est déjà ça. Maintenant j’ai soixante-neuf ans. On verra la suite. » Et comment vivre ce passage du monde du travail au monde de la pension ? « Comme ça », me lance-t-il sans en dire plus.

Et pour un homme si ancré dans ce patrimoine, que doit-on découvrir à Namur ? « Des musées. En Belgique ou en France. » Ce ne seront là que les quelques mots donnés. Mais je suis convaincu qu’il y a quand même de belles personnes dans la vie, de belles valeurs, de belles envies. Quelles sont-elles ? « Être en contact avec les gens. Être bien vu. Bien respecté. »

Je voudrais alors savoir qui il remercierait après tant d’années ? « Merci à ma maman, qui n’est plus là, mais qui a tout fait pour bien m’éduquer et m’élever. »